Interview exclusive : Aurélie Valognes, la dernière révélation de l’autoédition

Interview exclusive : Aurélie Valognes, la dernière révélation de l’autoédition
15/06/2015
Communauté librinova
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Si vous êtes possesseur d’un Kindle, vous n’avez pas pu passer à côté de cette couverture vichy rouge et blanche et de ce titre drôle et intrigant Mémé dans les orties. En effet, le livre d’Aurélie Valognes, occupe le top 10 du classement ebooks d’Amazon depuis presque un an maintenant. Un succès incroyable qui a permis à la jeune auteure d’être repérée et publiée par Michel Lafon – le livre est sorti le 15 mai dernier.

Aurélie a gentiment accepté de répondre à nos questions et de nous livrer quelques conseils tirés de son expérience. A la fin de l’article, découvrez l’infographie qu’elle a réalisée à l’occasion de la sortie du livre et qui regroupe ses 10 conseils pour faire de votre livre un succès.

 

Bonjour Aurélie, merci d’avoir accepté de nous rencontrer ! Pour commencer, pouvez-vous nous dire comment vous est venue l’idée de ce roman et combien de temps vous avez mis à l’écrire ?

Bonjour Charlotte, merci beaucoup pour l’invitation sur Librinova. Mon roman Mémé dans les orties est « né » de l’idée que parmi nos grands-parents, il y a ceux qui s’interdisent de faire certaines choses car ils se considèrent trop âgés, et il y a ceux qui débordent d’enthousiasme et de curiosité. L’idée m’est venue de faire habiter sur le même palier deux personnes âgées au mode de vie opposé, voisins qui finissent par se rencontrer, au prix de situations cocasses. J’avais déjà pris des notes sur ce sujet et il m’a fallu quatre mois pour faire mon plan détaillé, mes fiches personnages et écrire le roman. J’ai eu besoin de deux mois de plus pour tout changer (de narrateur notamment), puis pour décider de revenir à mon idée de départ. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis.

Concernant tout le travail autour du livre (couverture, correction, résumé etc), avez-vous tout réalisé vous-même ou vous êtes-vous fait aider ?

J’ai tout fait moi-même, et avec le recul, concernant la correction, j’aurais dû me faire aider de manière plus professionnelle. J’ai utilisé un logiciel (Antidote), demandé à plusieurs amis de relire le texte mais j’ai laissé passer des dizaines d’erreurs qui ont été sanctionnées, à juste titre, par des commentaires négatifs, qui restent même si le texte a été modifié depuis.

Pourquoi avoir choisi l’autoédition numérique pour vous lancer ?

Tout est arrivé par hasard. Je voulais soumettre mon texte à des vrais lecteurs anonymes : j’ai pensé à le mettre sur une plateforme numérique pour obtenir un avis objectif avant de l’envoyer aux éditeurs. Au final, avoir mis mon roman sur Internet a donné un coup d’accélérateur à Mémé dans les orties, puisque la relation avec les lecteurs s’est enclenchée quasiment tout de suite, ce que je n’avais pas du tout prévu.

Qu’est-ce que, selon vous, explique le succès incroyable de votre livre sur Amazon ?

C’est vrai que ce qui arrive à Mémé est incroyable. J’espérais en vendre 100, et aujourd’hui j’ai dépassé les 25 000 lecteurs. Je ne sais pas exactement pourquoi mon roman a eu cette chance, alors qu’il y a des milliers d’autres livres sur la plateforme Amazon. Tout ce que je sais, c’est que j’ai mis un soin particulier à écrire une histoire pour les lecteurs, en cherchant à faire vivre des émotions et à surprendre jusqu’à la dernière page ; mais aussi que je ne me suis pas arrêté au texte : le titre, la couverture, la description ont été au centre de mon attention pour donner envie aux lecteurs de découvrir le roman.

Bouche-à-oreille, réseaux sociaux, promotions… Comment avez-vous fait connaître Mémé dans les orties auprès des lecteurs ?

Au départ, en Juillet 2014, j’ai uniquement informé ma famille et mes amis du lancement du roman et ai insisté pour avoir leur commentaire. Très peu ont lu le roman et encore moins ont laissé un commentaire (1 sur 5). Cela était très frustrant, surtout qu’Amazon a enlevé quasiment tous ces commentaires (relations familiales avérées). Quand au bout d’un mois j’ai enfin eu des commentaires de lecteurs inconnus et suis entrée dans le top100, j’ai créé une page Facebook Auteur et un site Internet pour pouvoir donner quelques informations personnelles afin de ne pas rester une auteur complètement inconnue. Il y a quelques mois, j’ai également ouvert un compte Twitter. C’est tout pour le moment.

Avez-vous beaucoup retravaillé le livre avec les éditeurs de Michel Lafon ? Qu’est ce que ce travail vous a apporté ?

Mon roman a trouvé un éditeur, Michel Lafon, et vient de sortir en mai en librairie. Il était primordial pour moi d’utiliser l’expertise rédactionnelle d’une maison d’édition traditionnelle pour avoir une discussion de fond sur le texte et apporter les améliorations que, seule, je n’avais pas réussi à donner. Par exemple, je souhaitais faire démarrer l’intrigue plus rapidement, apporter une évolution au protagoniste plus progressive, et resserrer le texte. Le fait d’avoir laissé passer six mois entre la première version mise en ligne et celle retravaillée m’a permis de prendre du recul, d’être moins attachée émotionnellement à chaque mot et de pouvoir faire les changements nécessaires. Enfin, il était indispensable pour moi de pouvoir intégrer les suggestions lues dans les commentaires des lecteurs d’Amazon. Donc concrètement tout le texte est passé à la moulinette pour choisir les mots les plus justes dans chaque phrase (aucun changement sur l’histoire), et cela a pris deux mois d’échange avec mon éditeur pour finaliser ce retravail. Si je savais que le tout premier texte pouvait être encore affiné, je suis aujourd’hui satisfaite et complètement fière du texte retravaillé avec mon éditeur.

Êtes-vous en contact avec vos lecteurs ? Qu’est ce que cela vous apporte ?

De toute cette incroyable aventure, ce que je préfère est le contact direct avec les lecteurs. A la fin de mon roman, j’ai laissé mon adresse email personnelle et j’ai la chance inouïe de recevoir beaucoup de messages de lecteurs : parfois très émouvants (comme cette dame qui avait rompu toute relation avec son père, quelque peu Tatie Danielle, comme mon protagoniste, et dont la lecture de mon roman lui a donné envie de renouer les liens), d’autres fois drôles (des plaintes de crampes de fesses pour être resté assis plus de deux heures d’affilée sans pouvoir lâcher le roman). Je suis touchée à chaque message. Le fait que certaines personnes, que je ne connaisse absolument pas, puissent prendre la peine de m’écrire pour me féliciter, me poser des questions ou m’encourager, me donne des ailes dans mes projets d’écriture.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui souhaite se lancer ?

Le premier conseil est de se lancer. Il ne faut pas avoir peur d’échouer. Avoir un lecteur est déjà devenir auteur. Tout le reste est du bonus. Et je recommande vraiment de se faire aider pour la relecture pour éviter de se retrouver avec des premiers avis négatifs.

Quels sont aujourd’hui vos projets d’écriture ?

Je suis en train d’écrire mon second roman. Le fait de recevoir tant de messages qui le sollicitent me donne chaque jour l’encouragement nécessaire dans cet acte solitaire. Il s’agit d’une toute nouvelle histoire, où les aventures familiales seront drôles et émouvantes. Le roman est prévu pour 2016. En attendant, Mémé dans les orties, vient de sortir en librairie et j’espère avoir le soutien des libraires pour continuer le formidable bouche-à-oreille jusqu’en 2016 quand il sera disponible le format poche. Et enfin, Mémé s’exporte : le roman sort aux Etats-Unis et en Angleterre en Décembre 2015. Let’s cross fingers…

 

Portrait Chinois

Si vous étiez un écrivain célèbre, vous seriez ?
Celui dont on oublie le nom (mais dont on se souvient du titre de ses romans)

Si vous étiez le personnage d’un roman, vous seriez ?
Jo, des Quatre filles du Dr March (pour le côté garçon manqué, effronté et féministe)

Si vous écriviez vos mémoires, quel en serait le titre ?
Il ne fallait pas la pousser… (inspiration prise chez le bloggeur Fabrice Liegeois)

Si votre livre était adapté au cinéma, quel acteur voudriez-vous pour jouer le rôle ?
En tête d’affiche François Berléand (en irascible Ferdinand) et Isabelle Nanty (Mme Suarez, dans son rôle de Christiane Petit, dans Fais pas ci, fais pas ça).

Si vous organisiez un dîner exceptionnel, qui seraient vos invités idéaux ?
A la manière de la Parenthèse inattendue de Frédéric Lopez, des personnalités sensibles avec une attention aux autres, et qui ont su persévérer pour réaliser leur rêve : JK Rowling, Barack Obama, Kate Middleton, Leonardo di Caprio ;), avec en cuisine (car je ne suis pas un cordon bleu et cela est même un euphémisme) Thierry Marx, et à la musique Stromae.

 

Merci beaucoup Aurélie, nous vous souhaitons beaucoup de succès – pour Mémé dans les orties et pour tous les livres qui suivront, que nous espérons nombreux ! 

 

Résumé de Mémé dans les orties :

Ferdinand Brun est atypique. Le genre de vieux monsieur qui boude la vie et s’ennuie à (ne pas) mourir. Tel un parasite, il occupe ses journées en planifiant les pires coups possible qui pourraient nuire et agacer son voisinage. Il suffit d’un nœud qui se relâche et laisse partir son seul compagnon de vie, Daisy sa chienne, pour que tout s’écroule. Quand Juliette, une fillette de dix ans, et Béatrice, la plus geek des grands-mères, forcent littéralement sa porte pour entrer dans sa vie, Ferdinand va être contraint de se métamorphoser et de sortir de sa chrysalide, découvrant qu’il n’est jamais trop tard pour commencer à vivre. 
Mémé dans les orties suit les tribulations hilarantes d’un octogénaire atypique, en proie à des difficultés relationnelles, particulièrement avec les femmes qu’il côtoie.

10 conseils pour faire de votre livre un succès