L’édition numérique, passerelle vers l’édition papier ? Rencontre à la Gaîté Lyrique

L’édition numérique, passerelle vers l’édition papier ? Rencontre à la Gaîté Lyrique
25/01/2016
Actualités du livre

25 janvier 2016

La rencontre organisée à la Gaîté Lyrique sur le thème « Édition numérique, passerelle vers le papier ? » avait pour but de comprendre l’apport des livres numériques dans l’édition aujourd’hui. Un thème de prédilection pour Charlotte Allibert qui participait à la table-ronde au nom de Librinova.

L’édition numérique, un monde bien réel

Les invités présents constituaient d’ailleurs un panel représentatif du monde de l’édition : l’auteur et blogueuse Chris Simon, l’éditeur Florent Massot ; mais aussi Elisabeth Sutton, conseillère en édition numérique et co-fondatrice du site IDBOOX.com et bien sûr, Charlotte co-fondatrice de Librinova, la plate-forme d’autoédition que vous connaissez sans doute si vous êtes sur ce blog !

Tous ces acteurs ont débattu du nouveau rôle du numérique dans l’édition française aujourd’hui et des rapports de plus en plus étroits avec l’édition papier. Car oui, le livre numérique est désormais installé en France. Si la part de marché de l’édition numérique en France n’est encore que de 6,4%, encore loin derrière les E-U, elle est plus forte que la moyenne européenne (5%). Le livre numérique existe, il faut donc bannir définitivement la vieille idée reçue du « ça ne prend pas », comme l’a souligné justement Charlotte au cours de la table-ronde.

Quels sont les nouveaux rapports entre édition numérique et papier ?

Le numérique pour se faire connaître

Les éditeurs n’ayant pas les moyens humains ou matériels de publier chaque manuscrit qu’ils reçoivent – Florent Massot estime ainsi recevoir plus de 1000 manuscrits par an –, l’autoédition numérique permet à un primo-romancier d’accéder à un lectorat très large et de bénéficier d’un premier retour sur son travail.

Le numérique est donc à envisager comme un test du livre face aux lecteurs, et si le succès est au rendez-vous, l’auteur peut s’en défendre auprès des éditeurs. Mais pas seulement.

Du numérique au papier ou du papier au numérique : pourquoi pas ?

En effet, il n’y a plus seulement passage de l’édition numérique vers l’édition papier mais aussi du papier vers le numérique. L’essor de l’autoédition numérique a également conduit à l’émergence d’auteurs hybrides. Ces auteurs publiés par des éditeurs choisissent de publier spontanément des textes en autoédition sur des sujets qui leur tiennent à cœur ou des sujets d’actualité « comme Stephen King en 2013 qui publie Guns via Amazon suite à une fusillade dans une école américaine », souligne Elisabeth Sutton.

Certains éditeurs recommandent même à leur auteur de publier en autoédition numérique un ouvrage dont le genre ne correspond pas à leur ligne éditoriale. Un éditeur de livres pratiques a ainsi récemment recommandé Librinova à l’un de ses auteurs pour publier une œuvre de fiction. L’édition papier et l’édition numérique ont donc des enjeux communs à développer.

L’édition numérique : une nouvelle façon d’écrire

Face à l’édition dite traditionnelle où le livre issu du travail de l’auteur et de l’éditeur est figé dans une édition définie, le numérique apporte des libertés nouvelles à l’auteur. La liberté de modifier régulièrement son manuscrit, en fonction des avis des lecteurs notamment, mais aussi la liberté de publier dans des genres « difficilement éditables » comme la poésie ou la nouvelle.

Plus largement, l’édition numérique a aussi permis l’émergence d’auteurs inventeurs de nouveaux modes d’écriture. Écrire en épisodes, publier des séries ou des textes courts sont autant de nouveaux usages que la simplicité de l’autoédition permet. Chris Simon peut en témoigner : elle a ainsi écrit sa série Lacan et la boîte de mouchoirs, éditée en numérique et papier.

L’autoédition numérique représente donc à la fois un débouché pour les textes courts et un formidable espace de liberté pour les auteurs. Une publication rapide pour ne pas dire immédiate, une totale liberté du contenu et le reversement de « droits » et revenus plus élevés que dans le cadre d’un contrat d’édition sont autant d’atouts qui ont de quoi séduire les écrivains.

Mais la parution de son livre en librairie continue d’en faire rêver plus d’un… Et qui mieux qu’un éditeur peut accompagner un auteur dans la réécriture, la promotion et la vente d’un livre dans les librairies ?

Lors de cette rencontre à la Gaîté Lyrique, il s’agissait de bien comprendre qu’édition numérique et édition papier ne s’opposent pas : au contraire, elles sont complémentaires.

Pour aller plus loin :