Prix littéraire Librinova : à la découverte d’Anne-Gaëlle Huon, marraine du Prix des étoiles 2019.

Prix littéraire Librinova : à la découverte d’Anne-Gaëlle Huon, marraine du Prix des étoiles 2019.
01/10/2019
Prix littéraires

C’est Anne-Gaëlle Huon qui nous fait le plaisir d’être la marraine du Prix des étoiles pour cette édition 2019. Auteure pétillante de 3 romans, elle s’est d’abord faite connaître grâce à l’auto-édition et les réseaux sociaux. Il y a quelques jours, nous sommes allés à sa rencontre. Nous vous livrons aujourd’hui son portrait littéraire, à travers les titres de ses trois romans.

Anne-Gaëlle Huon, auteure à succès issue de l’auto-édition

En 2014, elle auto-publie son premier roman, Buzz !, puis un second, Le Bonheur n’a pas de rides, qui met en scène Paulette, une vieille dame au caractère bien trempé. Le succès est immédiat. Plébiscité par les libraires et les blogueurs, le roman séduit près de 100 000 lecteurs avant sa sortie en poche en avril 2019.

En 2019, elle rejoint Albin Michel et publie Même les méchants rêvent d’amour, inspirée par l’histoire de sa grand-mère.

Sa plume sensible et lumineuse met en scène avec brio les personnes âgées et leurs tourments. Chacun de ses romans a pour décor une France du terroir attachante et sublimée, teintée d’une nostalgie optimiste et bienveillante. Sa particularité, une passion pour les listes et une tendresse particulière pour les vieilles dames !

Entretien avec Anne-Gaëlle Huon, marraine du Prix des étoiles

Librinova : Même les méchants rêvent d’amour… Et les gentils, à quoi rêvent-ils ? La transmission est une notion très importante pour vous, qui avez une tendresse particulière pour les vieilles dames. En tant que marraine du Prix des étoiles cette année, que pourriez-vous transmettre comme anecdotes ou conseils à nos auteurs débutants, qui hésitent peut-être à se lancer dans l’aventure de l’écriture et de l’auto-publication ?

A-G H : Moi-même j’ai été découverte grâce à l’auto-édition. J’ai toujours aimé lire, j’ai toujours adoré écrire. Comme beaucoup d’auteurs, j’écris depuis que je suis toute petite. J’étais une enfant sensible et cela me permettait de canaliser tout ce que j’avais du mal à exprimer. Pour autant, je ne me suis jamais dit qu’un jour je pourrais être écrivain. Non pas que je ne croyais pas en moi, tout simplement je n’y ai même pas songé. Et c’est cela le plus dramatique : dans le monde dans lequel je vivais, il y avait ceux qui lisaient et ceux qui écrivaient. Et dans ma tête ceux qui écrivaient avaient des contacts ou des « pistons » pour se faire éditer. La vérité c’est que je ne me suis même pas posé la question de devenir écrivain. Un jour, je me suis lancée à la faveur d’un départ à l’étranger en voyant autour de moi des romans et des auteurs qui émergeaient, et leur très beau parcours. Pourquoi ne pas essayer ? je n’avais pas en tête de devenir auteure, mais juste d’être lue par des gens que je ne connaissais pas. J’avais un blog, j’écrivais des petits textes que je faisais lire à ma famille et à mes amis mais comme beaucoup, j’étais incapable d’entendre les compliments. Je me suis lancée en 2014. J’ai écrit rapidement une histoire que j’avais et qui traînait dans ma tête. Je l’ai auto-publiée et rapidement, des inconnus ont commencé à me lire et à m’encourager. Et c’est grâce à eux que je me suis dit : « Et pourquoi pas ? ». Le Prix des étoiles Librinova pourrait s’appeler « Et pourquoi pas ? ». Cette phrase est très importante dans plein de domaines de la vie. Ce « Et pourquoi pas ? », on ne se l’autorise pas souvent. Donc j’espère aujourd’hui que tous ceux qui ont une histoire à raconter vont se lancer en se disant « Et pourquoi pas moi ? ».  Mon conseil : « N’ayez pas peur et lancez-vous ! ». En finissant l’écriture de votre manuscrit et une fois que vous l’aurez donné à lire à des gens que vous ne connaissez pas, vous ne serez plus la même personne que celle que vous êtes aujourd’hui.

 

Librinova : Buzz… //Ou l’importance des réseaux sociaux pour se faire connaitre Vous êtes très présente sur les réseaux sociaux, Instagram notamment. Vous avez une communauté de 13K personnes qui vous suit, et aussi un autre compte parole_de_grandmeres, qui compte 27,7K abonnés. Racontez-nous comment les réseaux sociaux peuvent être un lieu de rencontre et de communion avec les lecteurs. Certains vous ont-ils d’abord découvert sur les réseaux, avant de vous lire ?

A-G H : Je suis très attachée à Instagram. J’y suis depuis 7 ans et j’ai eu l’occasion de voir évoluer ce réseau social. En revanche, je publie plus rarement sur Facebook car j’ai moins le temps de le faire. Instagram est pour moi un réseau social extrêmement bienveillant où les gens qui aiment lire y sont très présents et fournissent des chroniques de littérature très qualitatives. Moi-même, je suis beaucoup de blogueurs car j’aime bien voir ce que lisent les gens. Il y en a même certains pour lesquels je sais les yeux fermés que s’ils ont aimé un livre, je l’aimerai aussi. À la base, j’étais sur Instagram surtout pour parler de livres et poster des chroniques sur les lectures qui m’avaient touchées. Et puis aussi pour partager quelques instants de vie. À l’époque j’habitais à New York et je trouvais ça joli de montrer la ville, notamment via des vidéos live. Je me promenais avec des (futurs) lecteurs, je rencontrais des blogueurs. De fil en aiguille, j’en suis venue à proposer des ateliers d’écriture à distance, que j’appelais des « ateliers d’écriture bienveillants ». Toujours dans l’idée que j’aime donner aux gens le courage de faire ce dont ils rêvent. Et si d’une façon ou d’une autre je pouvais leur mettre le pied à l’étrier pour qu’ils se mettent à écrire… Ça a commencé comme ça !

L’idée, c’était d’abord de partager des lectures, ensuite d’être proche des gens qui me lisaient. Moi j’étais à l’étranger donc je ne voyais même pas mes livres en librairie quand ils sortaient donc c’était super chouette d’avoir un retour comme ça. Et puis dans une idée de sincérité et de rencontres.

 @parole_de_grandmeres c’est encore autre chose. J’aime bien capturer cette façon de parler des anciens. Je trouve que dedans il y a quelque chose à la fois de fragile et d’éphémère. J’envisage peut-être un jour de faire un documentaire sur ce sujet. J’ai commencé à interviewer plein de vieilles dames de mon entourage. Beaucoup de lectrices m’ont mise en relation avec leurs grand-mères. Du coup, je me suis dit qu’en attendant de pouvoir faire cela, j’allais capturer ces petites phrases. C’est un joli pied de nez aux réseaux sociaux.

 

Librinova : Le bonheur n’a pas de rides. // L’écriture est-elle le moyen de trouver le bonheur ? Il parait qu’il n’est jamais trop tard pour tout recommencer. Avant d’être écrivain, vous avez travaillé pendant 7 ans dans le marketing et la publicité, pour de grands groupes. Et puis un jour, vous avez auto-publié votre 1er roman, Buzz, puis votre second Le bonheur n’a pas de rides puis tout s’est enchaîné très vite. Pouvez-vous nous raconter comment l’auto-édition vous a permis de changer de vie, pour en recommencer une nouvelle ?

A-G H : À l’époque j’étais partie habiter à New York avec ma famille pour des raisons professionnelles et j’attendais mon permis de travail. Je venais d’avoir mon 2e petit garçon, j’avais besoin parfois de souffler un peu et donc j’allais à la bibliothèque du quartier et j’ai commencé à écrire. J’ai auto-publié Buzz qui à l’époque s’appelait Les petites anecdotes des candidats aux jeux télé. Je travaillais pour une chaîne de télé avant, je me suis inspirée des coulisses de ces jeux et j’ai écrit une comédie parce que j’aime bien rigoler. Je l’ai mise sur Kindle, un jour il a été mis en avant par le site et il s’est retrouvé dans le Top 10 des ventes où il est resté pendant un petit moment. Et c’est comme cela qu’un éditeur m’a repéré : City éditions. Je ne les connaissais pas, ce n’était pas trop mon milieu, comme je l’ai dit plus haut. Mais je me suis dit « Pourquoi pas ?! ». Je ne me faisais pas trop d’illusions, je me disais que ça restait un petit livre, une comédie. Mais cela a fait sonner une petite cloche à mon oreille qui me disait « Tiens, c’est rigolo cette aventure. ». Puis j’ai écrit un 2e livre, qui s’appelle Le bonheur n’a pas de rides. Là, j’y ai mis tout mon cœur, j’y ai mis ma tendresse pour les vieilles dames nourrie de celle que je porte à ma grand-mère. J’y ai mis l’auberge de mon père, où je l’ai aidé en tant que serveuse. J’y ai mis mon goût pour la gourmandise, le partage, la générosité, la musique, la danse… Puis je l’ai de nouveau auto-publié, et City éditions l’a glissé en librairie. Le livre a été numéro 1 des ventes pendant 4 mois. C’était formidable. J’en ai vendu plus de 50 000. Il y avait un côté magique. On pose souvent la question aux auteurs « Quelles sont vos astuces pour la promotion, la communication ? ». Bien sûr, il y a les réseaux sociaux mais on ne fait pas 50 000 ventes avec un compte Instagram. Je crois qu’il y a quand même quelque chose qui revient aux lecteurs. Ce sont eux qui font les grands livres. En tous cas ce sont eux qui font émerger les talents. C’est grâce au bouche à oreille que mon livre a émergé, je ne saurais pas trop dire comment ni pourquoi mais peut-être qu’il y avait dedans de la sincérité, un élan, avec un petit côté presque naïf mais spontané qui a touché le cœur des gens. Toujours est-il qu’Albin Michel m’a contactée. Ensemble on a discuté de la suite. Je leur ai dit que j’avais cette histoire en moi, comme beaucoup de gens sans doute aussi, de ma grand-mère. Une histoire qu’il fallait absolument que je raconte parce qu’elle est extrêmement émouvante à mes yeux. Peut-être qu’elle donnera à d’autres l’élan d’écrire à leur tour. Celle de Même les méchants rêvent d’amour, mon dernier roman.

Et voilà, nous sommes là aujourd’hui, ensemble à discuter des futurs talents à découvrir pour qu’ils connaissent à leur tour ce fabuleux parcours ! »

Et si vous étiez la nouvelle voix de l’auto-édition ?

Rendez-vous avant le 30 novembre 2019 pour participer au Prix des étoiles et tenter de remporter un contrat d’agent littéraire !