Portrait d’auteur auto-édité : Sandra Banière

Portrait d’auteur auto-édité : Sandra Banière
24/10/2017
Communauté librinova
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Professeur de Lettres Modernes à la ville et auteur à la scène, Sandra Banière a été finaliste en 2013 du Prix Nos lecteurs ont du talent avec son premier roman Les Noces meurtries (publié aux ed. Presse de la Cité)En juillet 2017, elle décide de tenter une nouvelle aventure avec son deuxième roman, Ex-Utero : celle de l’auto-édition. L’équipe de Librinova découvre alors un roman touchant, sur le désir d’avoir un enfant à tout prix, portée par une plume vivante et juste. Rencontre avec une auteur passionnée :

 

Comment êtes-vous devenue auteur et depuis quand écrivez-vous ?
La découverte de l’écriture a été l’une des plus grandes révélations de ma vie. J’ai fait mes deux dernières années de maternelle avec des C.P. Quand le maître leur apprenait à lire des mots, je les jalousais et avais hâte d’avoir le droit de toucher les syllabes que l’on scratchait à l’envi sur un panneau en tissu pour comprendre le mécanisme de la formation des mots.
Au C.P, ce fut comme si tous les interdits s’étaient levés d’un coup. J’avais enfin le droit de lire et écrire à ma guise. Ma mère m’avait acheté un cahier à gros interlignes, et le soir, je m’entraînais à former des lettres, des mots, parce que je trouvais cela beau. Cette habitude est restée. Après l’école, j’avais besoin de mettre noir sur blanc les considérations de la journée, les tracas, les joies, les peines, de mon adolescence. Parallèlement, je lisais beaucoup.
L’envie de devenir auteur est arrivée naturellement, mais je voyais cela plutôt comme un rêve inaccessible parce que je me pensais incapable de transmettre à mon tour la force, les émotions, la connaissance de la vie que m’offraient mes lectures. J’ai débuté deux romans qui sont restés inaboutis avant de me lancer pour de bon. Un jour, je me suis dit : « cette fois tu ne lâches rien, tu vas au bout de ton histoire ! Après tu verras».

Quel mot vous définit le mieux ?
La persévérance.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je m’inspire de la vie des gens en général, car derrière la banalité, on a tous quelque chose à raconter que l’auteur peut mettre en lumière. J’ai besoin d’observer ce qui m’entoure, notamment les personnes, mais aussi la nature. Je suis également très sensible aux combats de femmes, que l’on retrouve d’ailleurs dans mes deux romans Les Noces meurtries, et Ex Utero. Leurs luttes, leurs relations aux hommes, à la société, sont probablement mon terreau préféré.

Quand et comment vous est venue l’idée d’écrire votre second livre Ex Utero?

J’ai commencé à écrire Ex Utero lorsque j’attendais des réponses pour mon premier roman. J’étais fière d’être enfin parvenue à achever mon projet, alors, dans ma lancée, je ne voulais plus m’arrêter d’écrire, craignant que l’élan s’éteigne. J’ai repris une thématique qui me tenait à cœur depuis plusieurs années. De part mon parcours personnel et celui de proches qui ont été confrontés au parcours de procréation médicale assistée, j’ai voulu écrire sur ce thème. J’ai souvent eu l’impression que les gens ne comprenaient pas vraiment ce que vivent ces couples, non pas par désintérêt mais parce qu’ils n’ont pas conscience de la souffrance viscérale que l’on ressent, et surtout parce qu’ils refusent de penser que certains ne peuvent pas avoir d’enfant. La reproduction est d’abord perçue comme quelque chose de naturel, d’instinctif. J’ai eu envie de rendre hommage aux couples pour lesquels ce n’est pas une évidence.

Pouvez-vous me parler de votre expérience avec Librinova ?
Je connaissais Librinova de réputation car j’avais vu sur le net des articles à son sujet, mais je voulais d’abord essayer d’envoyer mon manuscrit par moi-même, encouragée par la publication de mon premier roman. Malheureusement, malgré quelques encouragements, je n’ai reçu aucune proposition. Puis, en mai dernier, un éditeur m’a conseillée de passer par son partenaire Librinova. J’ai hésité car j’appréhendais les difficultés que je pouvais rencontrer à trouver un lectorat en numérique. Finalement, pendant cette phase d’hésitation, j’ai rencontré Carène Ponte qui m’a convaincue. Je me suis dit que le plus important était que mon roman ait une vie, quelle qu’elle soit. En deux jours Ex Utero était prêt !
Depuis, je ne regrette pas, même si au niveau de la communication j’ai encore beaucoup à faire ! J’apprécie vraiment l’écoute et la réactivité de l’équipe de Librinova. Je sens mon texte respecté, et c’est déjà beaucoup.

Avez-vous un prochain livre ou projet en tête ?
J’écris actuellement un troisième roman qui parle de mes thèmes de prédilection : l’indépendance des femmes, la maternité, l’amour…

 

Portrait Chinois

Si vous étiez un écrivain célèbre, vous seriez :
Marguerite Duras. Il y a quelque chose d’indescriptible qui me touche à la lecture de ses romans.

Si vous étiez le personnage d’un roman, vous seriez :
Emma Bovary. Parmi toutes mes lectures, c’est le personnage qui reste le plus ancré dans ma mémoire. Certainement l’une des premières histoires de femmes qui m’a marquée et qui a déterminé chez moi le goût d’écrire sur elles.

Si vous écriviez vos mémoires, le titre en serait :
C’est difficile à dire car je ne pense pas y venir un jour, mais si je dois faire une proposition, ce serait peut-être Champ rebelle.

Si vos livres étaient adaptés au cinéma, quel acteur voudriez-vous pour jouer le rôle de vos personnages ?
Ingrid Chauvin, Elsa Tovati, Pascal Elbé et Alain Chabat.

Si vous organisiez un dîner exceptionnel, qui seraient vos invités idéaux ?
Je réunirais l’ensemble de ma famille et de mes amis, heureuse d’avoir à mes côtés les personnes qui comptent dans ma vie au quotidien. J’inviterais Patrick Bruel pour qu’il chante à la fin du dîner. Ma meilleure amie Alex en serait stupéfaite. Ce serait un inoubliable moment d’amitié.