Portrait d’Audrey Brière, autrice à suspense

Portrait d’Audrey Brière, autrice à suspense
22/09/2016
Communauté librinova
3 commentaires

Nous sommes allés à la rencontre d’Audrey Brière auteur de La Noyade du Phénix un thriller gothique publié chez Librinova depuis janvier 2016. Dans l’équipe, on vous le garantit, cette histoire qui a pour décor les beaux et rudes paysages écossais, et qui explore la puissance du lien familial et du sens de l’honneur, vous tiendra en haleine !

Aujourd’hui, avec ses mots, elle vous plonge dans son univers littéraire et vous fait découvrir son histoire : 

 

Comment êtes-vous devenue auteur et depuis quand écrivez-vous ?

J’ai toujours énormément lu, et j’écris depuis mon adolescence. Les deux sont liés, à mon sens. Ce sont vraiment mes lectures qui m’ont insufflé le goût de raconter des histoires, de jouer avec les mots, de composer des personnages… A l’époque, il s’agissait de récits qui me piqueraient les yeux aujourd’hui ! Mais déjà, je restais réveillée très tard dans ma chambre pour écrire… Habitude qui ne s’est pas perdue !

Par la suite, j’ai fait des études dans l’optique de devenir journaliste. J’ai travaillé comme pigiste, dans plusieurs magazines. A 22 ans, je me suis mise à écrire dix nouvelles sous forme de « challenge » : un thème, une nouvelle. Et quand j’ai eu terminé, cela m’a frappée : ce petit recueil devrait être publié. Et je devais en faire mon métier.

Quel mot vous définit le mieux ?

Résolue. Constante. Ça fait deux !

Quelles sont vos sources d’inspiration ? 

Je m’inspire énormément des autres artistes. Livres, films, séries, musique, photographie… Tout en ayant des goûts très bien définis, j’ai la chance d’être aussi curieuse, si bien qu’il m’arrive de faire des découvertes qui m’enchantent et que je rajoute dans mes petits carnets où je note tout ce qui m’inspire. Certains lieux, aussi, deviennent très vite des décors potentiels. Et enfin, je suis fascinée par l’univers de la famille dans sa dimension ancestrale : les racines, les origines, les liens qui existent entre des individus du même sang.

Quand et comment vous est venue l’idée d’écrire La noyade du Phénix ? 

C’est une histoire de famille, justement. À l’origine de La Noyade du Phénix, il y a la nébuleuse histoire de la famille de mon père, dont il m’a fait le récit de façon morcelée au fil des années. Des fragments de vie mais surtout de mort, puisque dans cette fratrie de sept frères et sœurs, rares furent ceux dont l’existence se déroula sobrement, sans grand malheur ni tragédie. Plusieurs développèrent la maladie de Charcot, deux en moururent. Un autre périt dans un incendie. Un autre encore dut subir une amputation à la suite d’une phlébite.  Mon grand-père lui-même périt dans un accident de la route dans les années soixante. La génération suivante, celle de mon père, fut également frappée par le sort. Suicide, accident de parachute… 

Écoutant mon père évoquer ses oncles, tantes et cousins trop tôt disparus, je me demandai sans cesse : pourquoi ? Pourquoi l’infortune s’était-elle acharnée de la sorte sur cette famille sans histoires ?

Sans histoires ? Allons. Mon arrière-grand-mère (la mère des sept frères et sœurs) était la fille d’une domestique qui servait dans une bonne famille. Hélas, le fils des maîtres abusa de la servante et la mit à la porte sans autre forme de procès. Elle resta fille-mère et ne révéla jamais l’identité de cet homme. Mon arrière-grand-père quant à lui, avait coupé les ponts avec sa propre famille et mourut sans les avoir revu ni s’être justifié de son silence. Deux âmes qui se trouvèrent ainsi, sans racines, et décidèrent de faire grandir un arbre…

De bien tristes histoires, certes, mais un terreau fertile pour une écrivaine fascinée par les fresques familiales !

Pouvez-vous me parler de votre expérience avec Librinova ?

C’est ma mère qui m’a parlé de Librinova pour la première fois. À l’époque, j’avais publié le roman sur Amazon Kindle, et elle trouvait dommage (comme moi, d’ailleurs), que le livre n’ait pas une existence physique. Je me suis renseignée, j’ai lu plusieurs articles sur vous, j’ai écrit dix fois à Ophélie, je pense, pour connaître tous les détails et être sûre de faire le bon choix… Choix que je ne regrette pas ! Car quand j’ai reçu mes premiers exemplaires d’auteur, j’ai été proprement ravie et impressionnée par la qualité de l’impression. Je craignais forcément le côté « non pro » de l’auto-édition, et Librinova assure vraiment un service impeccable. C’est une magnifique initiative… Et une pure idée 🙂

Avez-vous un prochain livre ou projet en tête ?

Oui, bien sûr ! Je pense qu’il y aura une suite à l’histoire de Sacha. Je n’ai pas écrit La Noyade dans cette perspective, mais je songe souvent à ce qui aurait pu lui arriver après… Et plusieurs lecteurs m’ont fait remarquer que l’histoire se prêterait à un second tome. Je sais déjà ce qu’il y aurait dedans 🙂

Mais pour l’instant, je prépare autre chose… L’histoire d’un orphelin devenu inspecteur de police dans un petit village du Massif Central, en 1917. Un type pas banal, flanqué de gens ordinaires confrontés à des événements extraordinaires… le tout sur fond de meurtres et de mystères vieux de trente ans.

 

Portrait chinois

Si vous étiez un écrivain célèbre, vous seriez :

Je dois choisir ? Impossible. Zadie Smith, JK Rowling, Chimamanda Ngozi Adichie, Fred Vargas… Des écrivaines que j’admire énormément, qui sont pour moi des génies de l’écriture et de la narration.

Si vous étiez le personnage d’un roman, vous seriez : 

H.H. Rourke dans les romans de Sulitzer. Sans la moindre hésitation. 

Si vous écriviez vos mémoires, le titre en serait : 

Alors là… L’inspiration m’abandonne, pour le coup. Un titre qui ferait résonner la notion de parcours, d’évolution, de mouvement vers le meilleur de soi même.

Si vos livres étaient adaptés au cinéma, quel acteur voudriez-vous pour jouer le rôle ? 

Je vois assez bien Michael Fassbender dans le rôle de Kenneth MacInes 🙂

Si vous organisiez un dîner exceptionnel, qui seraient vos invités idéaux ? 

Je dirais bien un tête à tête avec H.H. Rourke, mais comme je ne suis pas sûre qu’il parlerait beaucoup, je demanderais à Javert et Enjolras de nous accompagner, pour mettre de l’ambiance ! Et bien sûr, mes écrivains préférés : les 4 auteures ci-dessus, Gabriel Garcia Marquez, dont le roman 100 ans de solitude a à tout jamais changé ma façon de percevoir l’écriture, TC Boyle, Pat Conroy. Et Victor Hugo. Et je ne sais pas si je mangerais beaucoup, à ce merveilleux dîner…