Portrait de James Osmont, auteur de thrillers psychologiques

Portrait de James Osmont, auteur de thrillers psychologiques
31/08/2016
Communauté librinova
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Aujourd’hui, Librinova vous emmène à la rencontre d’un artiste complet : James Osmont, auteur de Regis, un roman noir et nerveux publié depuis le mois de mars qui rencontre un fort succès. En quelques questions, il vous fait entrer dans son univers : 

 

Comment êtes-vous devenu auteur et depuis quand écrivez-vous ?

Je crois que l’on est tous « auteur » dans une certaine mesure. Stricto sensu c’est d’ailleurs ainsi que je suis déclaré à l’urssaf et ce depuis que j’ai un peu « professionnalisé » mon activité de photographe… Donc on peut être « auteur » autrement qu’avec les mots, on l’est à partir du moment on l’on crée et que l’on partage ses créations avec les autres dans l’idée de raconter une histoire, une émotion, en parole, en écrit ou en image, en mélangeant les médias… Ça peut paraître loin de l’écriture ce que je dis là, mais c’est central dans ma démarche artistique : j’ai l’impression d’aborder les mêmes tourments, les mêmes thèmes qu’en photo, le prisme est juste différent… A l’inverse, j’ai écrit pendant des années pour un fanzine musical, la recherche de mots à poser sur des émotions ce n’est donc pas nouveau, pour cette mécanique-la j’ai même quelques facilités je crois, mais jusqu’à maintenant même si j’avais des centaines de chroniques à mon actif (l’équivalent de plusieurs romans peut-être), ce n’était pas un travail d' »auteur »… Comme quoi les choses sont plus complexes qu’une histoire de nombre de pages noircies…

Quel mot vous définit le mieux ?

Cérébral ?

Quelles sont vos sources d’inspiration ? 

Tout ! Quand on est un « cérébral », un contemplatif, on ne sait rien faire en bricolage, mais on développe d’autres capacités, notamment celle de s’enthousiasmer, de s’émouvoir… Franchement ça peut arriver que je me raconte des chapitres entiers en courant, en dormant, en regardant la télé ou sous la douche… Parfois je décroche et les pensées divaguent ou parfois inversement je me sens comme « hyper connecté », et un détail, un mot, un article de journal, une odeur va faire naître une idée…

Quand et comment vous est venue l’idée d’écrire Regis ? 

L’idée qu’il y aurait quelque chose à en dire va sans doute de soi quand on travaille en psychiatrie. Il y a des idées de romans et des personnages nouveaux tous les jours, mais je ne voulais surtout pas en faire une chronique de moments croustillants façon compilation d’anecdotes. Il fallait que ce soit une fiction à 100%, pour des raisons éthiques et pour que ce soit une démarche d’auteur justement, pas de témoin privilégié. Cela m’a donc pris 10 ans, une maturation, une synthèse, et puis les attentats de novembre 2015 ont servi de déclencheur. On a tous expié la tension que ces événements ont générés à notre manière, moi ça a été en me lançant dans l’écriture, comme une urgence à dire, à créer, parce que la création c’est la vie et que tout ce que diffusaient les médias à ce moment là était mortifère et angoissant. Regis ne parle pas vraiment des attentats, c’est un élément de contexte simplement, mais aussi un point de départ créatif. Et puis les patients ont vécu ça à leur manière, il faut imaginer ce que représente de tels drames, tous ces complots, ces menaces quand on vit soi-même d’ordinaire dans un univers insécurisant et qui vous persécute…  

Pouvez-vous me parler de votre expérience avec Librinova ?

C’est une expérience toujours en cours et qui mènera loin espérons ! En fait j’ai surtout fait appel à Librinova au sujet de la version numérique, l’aspect hybride mi-prestataire de services mi-agent littéraire m’a intéressé, l’expérience des « patronnes » dans le milieu de l’édition traditionnelle était un gage de fiabilité tout comme leur enthousiasme à pousser l’autoédition à un niveau supérieur. Très vite Regis a été rendu disponible dans 90 librairies en ligne, démarche que je n’aurais probablement pas effectué moi-même pour des raisons de temps et de technique. Ensuite Regis a plu à l’équipe, et en tant que « coup de cœur », le roman a intégré le programme « En route vers le papier » dans l’idée de le promouvoir auprès de maisons d’édition, même s’il existe déjà « physiquement » en version papier (via Amazon uniquement). Cela peut paraître paradoxal, mais il s’agit de mon premier roman, et j’ai toujours pensé que l’autoédition était un tremplin, une manière d’exister a minima pour ensuite intéresser la filière traditionnelle et que le livre ressorte avec une distribution digne de ce nom (il n’est pour l’instant disponible que dans 5 ou 6 librairies en France). Tellement peu de manuscrits sont ne serait-ce que lus quand on s’échine à les envoyer à droite à gauche, en optant pour l’autoédition j’ai fait exister Regis quitte à lui fermer des portes… Evidemment maintenant on en est à 1300 lecteurs (tous formats confondus) en 5 mois seulement et je ne pouvais absolument pas anticiper ce succès, ce bouche à oreille et cet engouement autour d’une lecture pourtant si typée, avec ces partis pris-là, cette couverture-là, cette thématique-là… Je n’y comprends rien, et j’aurais peut-être fait différemment si on me l’avait prédit, mais sans regret, c’est magique ce qu’il se passe autour de ce livre !

Avez-vous un prochain livre ou projet en tête ?

Oui la suite ! Chaque tome, j’espère se suffit à lui-même (même si j’entends d’ici les « encore ! c’était trop court ! » des lecteurs qui ont aimé Regis), mais je pense qu’il y avait d’autres fils à tirer, d’autres sentiments à raconter et des personnages à creuser… Je ne révèle rien mais le tome 2 est donc en cours d’écriture, le premier jet est quasiment terminé et la couverture – toute aussi marquante je crois que celle de Regis – sera également l’œuvre de Laurent Fièvre, mon ami peintre et grande source d’inspiration.

 

Portrait chinois

Si vous étiez un écrivain célèbre, vous seriez :

Tout dépend la raison de la célébrité ! Zola pour inspirer des générations d’enfants, Thilliez pour être prophète en mon pays, Steinbeck pour le Nobel et parce que c’est classe d’être cité en société, et Virginia Woolf parce que je serais surement ce type de femme, si j’avais été une femme… 

Si vous étiez le personnage d’un roman, vous seriez :

Le Pistolero, « la Jupiter du système solaire de mon imagination » dit Stephen King, je n’aime pas toute son œuvre, mais j’ai vécu une expérience de lecteur incomparable en lisant cette saga.

Si vous écriviez vos mémoires, le titre en serait :

« Mordre au citron de l’idéal » (comme la chanson de Christophe)

Si vos livres étaient adaptés au cinéma, quel acteur voudriez-vous pour jouer le rôle ?

J’adorerais voir Michael Shannon en Regis…

Si vous organisiez un dîner exceptionnel, qui seraient vos invités idéaux ?

Ceux qui dînent chaque jour dans ma tête… J’aimerais les rencontrer « en vrai » !…