La France vit depuis longtemps au-delà de ses moyens : notre empreinte écologique est trop forte et nos déficits atteignent des sommets. À côté de cela, il faudrait davantage d’argent pour les services publics et davantage d’investissements pour préparer l’avenir. Mais comment faire, alors que les Français ont déjà le sentiment de vivre moins bien qu’avant ?
Pour nos gouvernants, l’affaire est entendue. La population doit accepter plus d’efforts de compétitivité, afin de stimuler la production et les exportations.
Quelles sont les conséquences de cette orientation politique ? Davantage de dépendance internationale, le creusement des inégalités et des objectifs écologiques non atteints. Pour quel résultat jusqu’ici ? Un déficit commercial record, le pouvoir d’achat en tête des préoccupations et un pays divisé comme jamais !
En réalité, le problème est pris dans le mauvais sens.
Pour vivre à la hauteur de nos moyens, la priorité est d’agir sur la consommation. C’est ainsi qu’il deviendra possible d’améliorer la résilience du pays, de relocaliser des activités industrielles, de réduire les inégalités et de retrouver des marges de manœuvre budgétaires.
Nos gouvernants ne l’ont pas encore compris, mais la sobriété est tout à fait gagnante.
Benjamin Brice est diplômé de l’ESSEC et docteur en sciences politiques de l’EHESS.