Un novice trouve un chapelet enchanté au pied de l’arbre où il a l’habitude de s’asseoir pour méditer. Ce qu’il ne sait pas encore c’est que tout un monde se loge dans chaque petit orbe. Dès que ce jeune moine touche son rosaire, il est en proie aux tourments. Les voyages immobiles se succèdent ainsi que les métamorphoses. Ce chapelet expose notre jeune homme à un lyrisme forcené face aux univers chaotiques et, aux époques extravagantes qu'il traverse, il est entraîné à vivre au-delà de la mort. Il obtiendra l’illumination seulement il est bien des façons de se perdre sur les voies de l’absolu. Les affres par lesquelles ce jeune moine s’entrave, les envies de chaque instant qu’il combat, les sentiments auxquels il fait face, les humeurs de massacres qu’un jeune garçon presque homme doit surmonter sont au programme de ce long poème anachronique, écrit comme un interminable chant homérique en mal d’horreur. L’histoire incongrue de ce jeune héraut insolent de quatorze ans est aussi un dialogue ténu et perpétuel avec une des neuf Sœurs, Thaumaturge de ce périple symphonique où siègent mes fantaisies visuelles et littéraires transfusées dans le royaume de toutes les ivresses de l’imagination. Ces voragines détaillent sans fondement le monde de la création et j'inflige à mon héros le rôle d'acteur et celui de spectateur. Ses mésaventures sont sans cesse orchestrées par une Muse hideuse et ubiquiste. Ces cent-huit perles sont des poèmes confits dans la rage rieuse d'un esprit agité.