Portrait de Christelle Valette, autrice aux mots justes

Portrait de Christelle Valette, autrice aux mots justes
18/10/2016
Communauté librinova
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L’équipe de Librinova est partie à la rencontre de Christelle Valette, auteur du très touchant roman Magnus Autiste. Pour vous, aujourd’hui, elle raconte son parcours, sa vie d’auteur et ses inspirations : 

 

Comment êtes-vous devenue auteure et depuis quand écrivez-vous ?

Lorsque j’étais jeune, vers 7-8 ans, j’entretenais une correspondance assidue avec une amie plus âgée et fan de « Galactica ». Nous échangions sur des épisodes que nous inventions. Elle m’envoyait des BD et je faisais des rédactions. Comme elle était plus âgée, et suite à un grave accident, elle a brutalement cessé tout lien avec moi. J’en ai conçu une grande tristesse. Je me suis lancée dans l’écriture de mon premier roman au moment de cette première déception. J’avais 12 ans et je réécrivais le très beau livre de Jean Chalon sur Marie-Antoinette. Mon héros était Axel de Fersen, il sauvait la reine de France!

À 17 ans, j’ai gagné un prix lycéen de la nouvelle dans les Ardennes françaises : mon texte s’intitulait « Une étrange Absente » et il évoquait les séparations.

Puis, j’ai perdu l’envie de montrer mes écrits, parce que mes études de lettres à Paris, en hypokhâgnes et en khâgnes, à Henri IV puis à Molière, me donnaient l’impression que je ne parviendrais jamais à exprimer une idée valable. J’avais l’impression d’être une illettrée au milieu de ses jeunes gens brillants et éloquents.

Mais, en 2012, après un succès professionnel inattendu, j’ai publié, chez L’Harmattan, à compte d’éditeur, un premier roman touffu sur l’adolescence. En 2013, un second roman très sombre sur le destin d’une femme perdue a suivi.

Depuis lors, je poursuis mon itinéraire pour affiner mes idées et j’ai choisi Librinova pour avoir la possibilité de retours sur mon troisième roman, Magnus Autiste. Ce côté interactif du livre numérique me plaît.

Quel mot vous définit le mieux ?

Le mot « casanier » me définit parfaitement.

 Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Mes sources d’inspiration sont l’enfance, la recherche du sens de la vie, la magie de la solitude et des liens sincères, les différences qui nous rendent finalement tous égaux dans notre fragilité essentielle.

 Quand et comment vous est venue l’idée d’écrire Magnus Autiste ?

Je travaille comme enseignante spécialisée dans le handicap mental, depuis 4 ans, après avoir repris des études. Magnus Autiste concentre à la fois mes espoirs, mes frustrations et mes rêves pour mes élèves, à qui je souhaite de s’épanouir et de contribuer à notre société. Ils ont tant à nous apporter.

Magnus n’est aucun de mes élèves mais il est la place que je rêve pour eux dans notre monde.

 Pouvez-vous me parler de votre expérience avec Librinova ?

J’ai découvert Librinova grâce à une auteure rencontrée virtuellement sur Wattpad. Nous avons suivi « nos chapitres » sans jamais nous rencontrer.

Après quelques clics sur le site de Librinova, j’ai choisi de publier le premier chapitre de mon roman « Magnus Autiste » en gratuit : j’ai pu bénéficier des conseils des lecteurs via les commentaires.  

Ensuite, j’ai découvert les Librinovettes, Anaïs et Ophélie, qui m’ont beaucoup encouragée et conseillée : je n’avais écrit que le premier chapitre et j’avais besoin d’être encouragée.

J’ai trouvé des conseils judicieux pour terminer mon roman auprès de cette équipe, comme de ne pas me hâter, de ne pas hésiter à communiquer et à me déprendre du regard des autres. Bref! J’ai puisé de la confiance en moi auprès des Librinovettes et des auteures que j’ai rencontrées grâce à Librinova, notamment Catherine Choupin, Pascale Rault, Azel Bury, Virginie Coedelo, Violaine Biaux, Marylise Trécourt… Chaque jour, je suis les activités du groupe des auteurs Librinova, c’est sympathique et motivant. On ne se prend pas au sérieux. On n’a pas de prétentions, on accepte chacun avec son style d’écriture sans formatage ou cloisons entre les genres.

Quand je suis parvenue à terminer mon manuscrit Magnus Autiste, j’ai choisi le pack communication qui correspondait à mon budget et à mon profil, car je n’ai pas de réseau de diffusion. Je suis prête à recevoir compliments et critiques pour avancer ! Le livre numérique me semble une bonne étape et j’espère entrer un jour dans le programme « En route vers le papier ». Cela me donne un but et un rêve !

Avez-vous un prochain livre ou projet en tête ?

J’écris une nouvelle tous les 15 jours que je publie parfois sur mon blog et je prépare un roman qui se dessine dans l’ombre de Magnus… Je crois qu’il y aura, comme dans mes 3 précédents romans, 2 thèmes opposés et croisés… Mais surtout, je travaille actuellement sur un projet de méthode d’apprentissage de l’Espagnol à partir de nouvelles travaillées avec la traductrice Mariela Jimenez, de la société de traduction et de pédagogie R.J Consulting. Je suis heureuse de mêler ma vocation d’enseignante à un projet littéraire. Cela me plaît beaucoup de proposer un travail d’écriture collaborative aussi.

 

Portrait chinois

Si vous étiez un écrivain célèbre, vous seriez :

Si j’étais un Ecrivain célèbre, je serais Benjamin Constant, l’auteur d’Adolphe, mais au féminin.

Si vous étiez le personnage d’un roman, vous seriez :

Si j’étais un personnage de roman, je serais la Marie-Antoinette de Alexandre Dumas dans « Le Chevalier de Maison Rouge ».

Si vous écriviez vos mémoires, le titre en serait :

Vivre l’inclusion, aimer et être aimée sans se conformer.

Si vos livres étaient adaptés au cinéma, quel acteur voudriez-vous pour jouer le rôle de vos personnages ?

 Mathieu Amalric serait un Magnus resplendissant et Audrey Tautou une Navu envoûtante ! 

Si vous organisiez un dîner exceptionnel, qui seraient vos invités idéaux ?

Mon dîner: Joseph Shovanec, Christophe André, Renaud Lavillenie, Bernard Lavilliers, Edgar Morin, Anish Kapoor, Anselm Kiefer, Marie-Amélie Lefur, Emma Thompson, Michèle Obama, Jamy de « C’est pas sorcier », Antoine Compagnon, Leila Anvar.