Portrait de Georgina Tuna Sorin, autrice débordante d’imagination

Portrait de Georgina Tuna Sorin, autrice débordante d’imagination
20/10/2022
Communauté librinova

Journaliste de formation, Georgina Tuna Sorin a plus d’une corde à son arc. Tout commence avec les histoires qu’elle écrit dans son enfance. Des années plus tard, inspirée par les histoires qu’elle raconte à ses filles, elle écrit ses premiers manuscrits, qu’elle ne diffuse pas plus loin que le cercle familial. En 2018, elle publie en auto-édition chez Librinova son premier roman Demain le jour se lèvera et remporte le Prix Lions du roman régional. Cette histoire dramatique lui inspire une suite, À la lueur de nos pas accordés, un récit intense et émouvant qui sonne comme une ode à la vie. Georgina auto-publie également de la littérature jeunesse avec la série La vie rêvée de Lily. Son dernier roman À la fin tout commence, auto-publié en 2021, a conquis plus de 2000 lecteurs, ce qui confirme son adhésion au Programme agent littéraire de Librinova.

Nous sommes allés à la rencontre de Georgina, une autrice qui déborde d’imagination !

Comment êtes-vous devenue autrice et depuis quand écrivez-vous ?

C’est une excellente question, à laquelle je n’ai pas de réponse précise. J’ai encore du mal, après plusieurs romans publiés, à me présenter comme auteure. Je dirais que l’écriture fait partie de ma vie depuis toujours, sous différentes formes. Enfant déjà, j’écrivais des histoires, sans jamais aller au bout. J’ai retrouvé des débuts de romans dans mes cartons ; ils y sont restés (rires). Puis quand mes filles sont nées, j’ai commencé à inventer des histoires, le soir au moment du coucher. Je dis souvent que j’ai commencé à écrire avec la bouche. Ça peut prêter à sourire, mais c’est vrai : chaque soir, on reprenait l’histoire de la veille et on y ajoutait un « chapitre ». Le premier roman que j’ai terminé, je l’ai écrit pour ma fille aînée en 2016. Une trilogie non publiée et qui restera sans doute dans le cercle familial. Dans la foulée, j’ai écrit Demain le jour se lèvera, mon premier roman publié. Et depuis je n’ai pas cessé d’écrire.

Quel mot vous définit le mieux ?

Paradoxale. Voilà, je vous laisse en tirer vos propres conclusions (rires).

Quelles sont vos sources dinspiration ?

Elles sont multiples. Une idée peut naître d’un reportage, d’un documentaire vu à la télé. Ou d’une personne croisée dans un train ou dans la rue. Je m’amuse souvent – et depuis toujours – à imaginer la vie de personnes que je croise. Petite, je tuais l’ennui comme ça. On disait souvent de moi que j’avais la tête dans les nuages, j’étais simplement dans mon monde.

Et parfois, ce sont des rencontres inattendues qui me soufflent une idée de roman. Celui à paraître en 2023 m’est venu pendant des vacances en 2017, quand un homme m’a raconté une histoire à dormir debout, qui lui serait arrivée. Est-elle réelle ? Je n’aurai jamais la réponse à cette question. Mais le soir même, je me suis réveillée en pleine nuit avec une idée. Je n’ai pas retranscrit son histoire, mais elle a enclenché le processus et cette nuit-là, un roman a pris forme dans les notes de mon téléphone. Je me rends compte en répondant à cette interview que la plupart de mes idées me viennent pendant les vacances. J’imagine que ça ne doit rien au hasard.

Quand et comment vous est venue lidée d’écrire votre livre À la fin tout commence ?

À la fin tout commence est né d’une idée que j’ai retranscrite sur un fichier. Quelques pages qui sont devenues le premier chapitre du roman. J’ignorais si cette histoire irait plus loin que ces quelques mots, j’ai simplement ressenti le besoin de les écrire, de les poser quelque part. C’est l’histoire malheureusement banale d’une femme – cela aurait pu être un homme – au bord du précipice, victime d’un burn-out. Comment se relever, comment se reconstruire ? J’ai beaucoup d’exemples autour de moi, de gens qui ont frôlé le point de non-retour. J’ai été témoin de la difficulté de s’en relever et je pense qu’on n’en sort jamais indemne. L’histoire de Mathilde lui est propre, mais j’imagine qu’elle est tristement familière pour beaucoup de lecteurs. C’est ce qui ressort des nombreux échanges que j’ai avec eux. Il n’est pas rare, en séance de dédicaces, que certains se confient, parfois soient saisis par l’émotion. C’est un sujet qui résonne, la cicatrice reste sensible.

Pourquoi avoir choisi de lauto-éditer ?

J’avais une vision assez binaire des choix qui s’offraient à un auteur : édition traditionnelle ou édition à compte d’auteur. Le deuxième n’était pas une option à mes yeux. Puis j’ai découvert l’auto-édition. Je ne me sentais pas les épaules et manquais de compétences pour assumer la publication d’un roman en solo. Écrire, je sais faire, enfin, je crois (rires). Créer une couverture, corriger mon propre texte, le mettre en pages… Le processus me semblait trop compliqué, et trop onéreux. Puis j’ai découvert Librinova, cela convenait parfaitement à mes besoins.

L’avantage, et il est non négligeable à mes yeux, est la liberté offerte par l’auto-édition. Celle d’écrire et de publier à son rythme, celle de ses choix, à tous les stades du processus. Au fil du temps, je me suis constitué un réseau. Que ce soit parmi la communauté littéraire, au sein de laquelle j’ai noué des relations, et même certaines amitiés.

Mais aussi parmi les professionnels indépendants, qui m’accompagnent désormais tout au long du processus : correcteur, graphiste… J’aime l’idée de créer un cercle vertueux entre travailleurs indépendants.

Je ne regrette rien de mon parcours. Aurais-je pu faire mieux, plus vite, différemment ? Sans aucun doute. Mais je ne renie aucun des choix que j’ai faits jusqu’à présent, et qui pourraient être qualifiés d’erreurs par certains. Je ne les perçois pas comme tels. Je les considère au contraire comme faisant partie intégrante de mon apprentissage, de mon parcours.

Comment avez-vous connu Librinova ?

J’ai découvert Librinova au détour d’une interview de Charlotte Allibert à la télé. J’ai aimé la philosophie de l’entreprise, la bienveillance qui se dégageait de son discours. J’ai creusé un peu, pris des renseignements, comparé avec les autres acteurs du secteur. Librinova m’offrait cette sécurité et cet accompagnement dont j’avais besoin pour me lancer. Et je ne saurais pas l’expliquer, je me suis sentie en confiance. L’aventure était lancée. Un grand saut dans le vide, de nombreuses tergiversations. L’envie de tout arrêter en cours de route. Puis, mon roman, pas encore publié, parmi les cinquante finalistes du Prix des étoiles. Entre mon inscription chez Librinova et la publication du roman, il s’est passé plus de trois mois. J’ai pris mon temps, et je ne le regrette pas.

Avez-vous un prochain livre ou projet en tête ?

Je travaille actuellement sur ma série jeunesse La vie rêvée de Lily, dont le quatrième tome devrait paraître au printemps 2023. Mon roman 2023 est déjà prêt également, il ne manque que la couverture. En parallèle, j’ai deux idées de romans qui se bousculent.

 

Portrait chinois

Si vous étiez un écrivain célèbre, vous seriez :

Pas un écrivain en particulier, mais un écrivain de la mafia de l’imaginaire, comme je les surnomme affectueusement. J’aimerais beaucoup écrire dans ce genre. Créer un monde à partir de rien, un univers, même me fascine. Je suis admirative de celles et ceux qui y parviennent, j’en suis incapable. Et pourtant, croyez-moi, j’ai essayé. Alors j’aimerais être l’un d’entre eux, pour découvrir le secret, pour comprendre leur processus de création.

Si vous étiez le personnage dun roman, vous seriez :

Je ne vais pas être bien originale : Hermione Granger. Quand je vous dis que le monde de l’imaginaire me fascine !

Si vous écriviez vos mémoires, le titre en serait :

« C’était pas gagné » ou « Le raisonnement par l’absurde ».

Si vos livres étaient adaptés au cinéma, quel acteur voudriez-vous pour jouer le rôle de vos personnages ?

Pour tout vous dire, je construis rarement mes personnages en m’inspirant d’une personne précise, et je serais curieuse de savoir quels acteurs la production du film choisirait. Je me suis pliée à l’exercice et pour Mathilde (À la fin tout commence) mon choix se porte sur Barbara Cabrita.

Si vous organisiez un dîner exceptionnel, qui seraient vos invités idéaux ?

Freddy Mercury, Nicolas et Christophe, deux amis décédés et qui ne manqueraient pas d’animer la soirée comme il se doit, Stéphane Bern que je pourrais écouter des heures conter des histoires et l’Histoire, Martin Luther King, Coluche et la Reine Elizabeth II qui se mordrait l’intérieur des joues pour ne pas rire alors qu’elle en meurt d’envie. En revanche, pour le plan de table, ne comptez pas sur moi !