Portrait d’auteur auto-édité : Carl Pineau

Portrait d’auteur auto-édité : Carl Pineau
21/11/2017
Communauté librinova

En juin 2017, nous découvrons un polar dont la couverture (particulièrement réussie) et le pitch nous font très envie : L’Arménien de Carl Pineau. Ni une ni deux, nous nous lançons dans sa lecture et pas de doute, le livre nous plait ! Il faut alors à peine 4 mois pour que le public soit conquis à son tour et que le livre dépasse les 1000 exemplaires requis pour intégrer notre programme d’agent littéraire. Aujourd’hui, nous sommes allés à la rencontre de cet auteur passionnant :

 

Comment êtes-vous devenu auteur et depuis quand écrivez-vous ?

J’ai toujours voulu écrire. Enfant déjà, je rédigeais des poèmes, je me voyais remplir des pages de livres avec des histoires inventées.

Seulement, il m’a fallu assez vite gagner ma vie. Alors j’ai conservé ce rêve, au fond de moi, comme un objectif lointain. J’ai dû attendre la quarantaine pour commencer à croire qu’il m’était possible de le réaliser.

En même temps, cela m’a permis de vivre des expériences très diverses, de faire des rencontres humaines passionnantes qui nourrissent aujourd’hui mes récits.

Quel mot vous définit le mieux ?

Opiniâtre, je crois… Je suis un opiniâtre au travail pour réaliser ses rêves d’enfant.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Pour l’Arménien, je dirais que c’est un mélange de souvenirs et d’imagination. L’univers des Nuits Nantaises des années 80s’, je l’ai suffisamment connu pour pouvoir contextualiser l’histoire.

Le roman part d’un meurtre sordide dont j’avais eu connaissance. J’ai imaginé les ressorts d’une intrigue à rebondissement, amplifié des anecdotes, des profils de personnages pour les rendre plus attrayants, plus drôles ou plus tragiques…

Pour sortir du « narrateur omniscient » ou du policier qui raconte son enquête, j’ai eu l’idée de donner naissance à un coiffeur déjanté et une psychiatre rebelle qui se souviennent de leur relation avec le personnage énigmatique assassiné.

Même si j’avais une vision précise de la surprise finale, j’ai accepté de me laisser guider par les personnages, au fil du récit.

Une schizophrénie contrôlée, en quelque sorte.

Quand et comment vous est venue l’idée d’écrire votre livre L’Arménien ?

J’ai entamé la rédaction de l’Arménien en 2010, au Québec, dans la cadre d’une formation universitaire en création littéraire. Pour un des modules, nous devions produire deux mille mots par semaine.

J’ai rédigé le premier jet du roman en à peine trois mois…

L’histoire sortait de moi comme si elle avait toujours été là.

Ensuite, je l’ai laissé reposer plusieurs fois, m’y remettant pas périodes de deux mois. C’est finalement plusieurs années de travail et de maturation pour aboutir à cette version qui m’est apparue « livrable aux lecteurs.»

Pouvez-vous me parler de votre expérience avec Librinova ?

Dans l’univers de l’autoédition, j’ai choisi Librinova pour son programme d’agent littéraire. Cela reste un objectif : entrer dans une relation de confiance de long terme avec des personnes qui m’aideront à aboutir mes romans au plus près de mon intention initiale, et qui les soutiendront ensuite.

Chez Librinova, j’ai découvert une équipe très professionnelle, réactive et attentive. Des interlocutrices à l’écoute, passionnées de littérature, avec une gentillesse humaine touchante. Je les en remercie de tout cœur.

Aujourd’hui, je suis vraiment heureux de ce choix, et des beaux débuts de l’Arménien.

Avez-vous un prochain livre ou projet en tête ?

Je travaille à la finalisation de l’Opus 2 des Nuits Nantaises, Le Sicilien… L’histoire du meurtre sanglant d’une jeune fille en 1995, racontée cette fois par le principal suspect.

Je dois aussi terminer la reprise de Malecón, un thriller situé entre Paris et Cuba, sur fond du scandale politico-financier du Panama Papers.

 

Portrait Chinois

Si vous étiez un écrivain célèbre, vous seriez :

C’est présomptueux. Mais bon, allons-y… En polar, j’aimerais dire James Lee Burke.

Hermann Hess, en auteur du XXs, Demian et Siddhârta restent des livres que je relis de temps en temps, tant ils sont porteurs de sagesse. À la lecture de certaines phrases, je me dis : C’est ça ! C’est cette vérité humaine et spirituelle que je pressens, sans être capable de l’exprimer de façon aussi limpide. Et lors d’une nouvelle lecture, c’est une autre phrase qui m’attire, car j’ai entre temps évolué.

Si vous étiez le personnage d’un roman, vous seriez :

Hier : Pierre Nioxe, de L’Homme pressé  de Paul Morand.

Aujourd’hui : Viri, d’Un Bonheur Parfait de James Slater.

Demain, peut-être le lieutenant Lapointe, l’inspecteur brisé de The Main de Trevanian.

3 magnifiques auteurs, au style très différent.

Si vous écriviez vos mémoires, le titre en serait :

Un p’tit jeune qui débute. Ou, Melting Pot.

Melting Pot, car je suis issu d’un mélange maternel Arménien et Vendéen. Et Écossais Breton par mon père.

Un p’tit jeune qui débute, parce que je me suis toujours senti en apprentissage de la vie. À 51 ans, c’est une sensation qui perdure. Et j’espère qu’elle ne me quittera jamais.

Si vos livres étaient adaptés au cinéma, quel acteur voudriez-vous pour jouer le rôle de vos personnages ?

L’inspecteur Greg Brandt : Olivier Marshall, Gérard Depardieu, Daniel Auteuil ou Bruno Solo.

La psychiatre Françoise de Juignain : Fanny Ardant, Carole Bouquet, Isabelle Huppert ou Catherine Frot.

Bertrand, le coiffeur déjanté : Jean Dujardin, Gilles Lelouch, ou José Garcia.

Mais il faudrait qu’ils acceptent de se raser le crâne. Et de perdre au moins 10 cm pour le rôle.

L’Arménien : Garspard Ulliel, Tahar Rahim ou Romain Duris.

Si vous organisiez un dîner exceptionnel, qui seraient vos invités idéaux ?

Dans l’urgence, Kim Jong-un et Donald Trump, autour d’une bonne bouteille, afin de les réconcilier.

Ensuite, mes ancêtres, chacun apporterait des spécialités culinaires de son pays d’origine, et nous discuterions jusqu’au bout de la nuit, pour partager nos expériences, et surtout se remercier.