Après avoir traversé la France à quatre reprises, sur des sentiers différents, seul, à pied, sac au dos, et d’avoir fait de même pour la Belgique, l’Espagne et le Portugal, le Québécois que je suis a senti le besoin de s’interroger sur le sens de ses longues pérégrinations.
Parti une première fois de Puy-en-Velay pour visiter les lieux, après cinq jours de marche, je décidais de mettre fin à mon projet. La température maussade, la difficulté à trouver des gîtes et les blessures corporelles, tout m’invitait à m’arrêter. La rencontre de Felice, une jeune handicapée espagnole, allait tout chambouler. Ce soir-là, à Aumont-Aubrac, j’ai fait la promesse que j’allais marcher pour elle jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle, pour qu’elle guérisse et retrouve la mémoire. Elle est devenue l’aiguillon qui m’a permis de faire seize longues randonnées durant lesquelles mes questions existentielles ont trouvé quelques réponses.